Les premières antennes 5G ont fait leur apparition fin 2020 en France et leur déploiement devrait s’achever en 2025. Cinq questions-réponses pour comprendre les enjeux de cette révolution technologique.
1- Qu’est-ce que la 5G ?
Il s’agit tout simplement de la cinquième génération (d’où le G) des standards de téléphonie mobile. Elle vient non pas remplacer, mais succéder à la 4G qui, comme les standards précédents (2G, 3G), reste opérationnelle sur le territoire. La 5G offre un débit maximal théoriquement 10 fois supérieur à la 4G, soit 10 Gbit/s et une plus grande réactivité (temps de latence divisé par 10).
Pour rappel, la 2G, déployée dans les années 1990 a été la première génération de téléphonie mobile s’appuyant sur une technologie numérique. Elle permettait de passer des appels téléphoniques, mais également de s’échanger des SMS. La 3G, apparue dans les années 2000, quant à elle, a permis le transfert de données haut débit offrant aux utilisateurs d’appareils de téléphonie mobiles la possibilité d’accéder au web. La 4G a encore amplifiée le phénomène faisant de nos smartphones et de nos tablettes des outils capables de visionner des vidéos en streaming et d’échanger des données personnelles ou professionnelles volumineuses. Entre la 2G et la 4G, le débit maximal théorique de transmission est passé de 9,6 kbit/s (milliers d’octets par seconde) à 1 Gbit/s (milliard d’octets par seconde).
2- À quoi ça sert ?
En permettant de transférer plus d’informations et plus vite, la 5G va améliorer les usages déjà existants, en favorisant, par exemple, le partage de fichiers très volumineux (vidéos 4K, programmes, fichiers graphiques…). Mais plus intéressant encore, cette technologie, en offrant la possibilité d’accueillir un plus grand nombre d’appareils connectés, donnera un coup d’accélérateur au développement de l’internet des objets (machines et véhicules autonomes, maisons et mobiliers urbains connectés, outils de télémédecine, systèmes de sécurité, agriculture connectée…). De nouveaux usages qui devraient révolutionner le fonctionnement de notre société.
À cet égard, rappelle l’Autorité de régulation des télécommunications électroniques et des Postes (Arcep) sur son site « la 5G constitue aussi en enjeu de compétitivité pour le pays, bien au-delà du secteur des télécoms ». Un argument de poids à l’heure où nombre de décideurs français s’interrogent sur les stratégies à mettre en place pour freiner la désindustrialisation de l’Hexagone.
3- Faut-il changer de smartphone ?
Les smartphones développés pour la 4G ne sont pas compatibles 5G. Leurs utilisateurs devront donc en changer pour profiter des avancées du nouveau standard téléphonique. À l’inverse, la plupart des smartphones proposés aujourd’hui sur le marché, seuls ou associés à un abonnement téléphonique, sont compatibles 5G.
Mais attention, la 4G continuera de fonctionner et même d’être déployée en France dans les années qui viennent. Personne n’est ainsi obligé de passer à la 5G.
4- Quel est le calendrier de déploiement ?
Les nouvelles fréquences sur lesquelles la 5G va d’abord être proposée ont été attribuées par l’Arcep aux quatre grands opérateurs français (SFR, Bouygues Telecom, Free et Orange), le 12 novembre 2020. Il leur revient, désormais, de déployer le réseau 5G sur l’ensemble du territoire. En termes de calendrier, chaque opérateur devra installer 3 000 nouveaux pylônes dans les 2 ans, puis atteindre les 8 000 en 2024 et les 10 500 en 2025. Tous les sites, y compris ruraux, devraient être couverts par la 5G au plus tard en 2030.
Afin de permettre à chacun d’effectuer un suivi de ce calendrier, l’Arcep a mis en place un
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5- Les forfaits 5G sont-ils plus chers que les autres ?
Les forfaits déjà présentés par les opérateurs sont légèrement plus chers que les forfaits 4G. Mais la concurrence est tellement vive entre ces grands groupes, et le besoin de conquérir de nouveaux clients tellement fort, ne serait-ce que pour amortir l’achat des fréquences et des équipements, que leurs prix ne devraient pas augmenter davantage et pourraient même bientôt baisser. Cette forte concurrence fait de la France un des pays d’Europe où le prix des télécommunications mobiles est le plus bas.
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